Textes : Is41, 13-20 ; Ps144 (145) ; Mt11, 11-15
Durant ce temps de l’Avent, il y a une figure qui revient très souvent, celle de Jean-Baptiste, le précurseur ; celui qui annonce la venue du Messie.
Dans ce passage qui nous est proposé pour méditation, c’est Jésus qui rend témoignage à Jean-Baptiste : « Parmi ceux qui sont nés d’une femme, personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ». Ceci intervient au moment où Jean-Baptiste a été mis en prison, et il n’en sortira pas vivant. De la prison, il a entendu parler des œuvres de Jésus et il commençait à s’inquiéter. Il se demandait si celui qu’il avait annoncé et baptisé était bien lui. C’est alors qu’il envoie deux de ses disciples demander à Jésus s’il est celui qui doit venir ou si on doit attendre quelqu’un d’autre.
Dans la foule qui écoutait Jésus, un certain nombre d’entre eux avaient été écouter Jean-Baptiste au désert et peut-être même se faire baptiser par lui. Par sa Parole et par sa manière de vivre, on avait perçu en Jean-Baptiste un prophète et parfois même, on se demandait s’il n’était pas lui-même le Messie. Les sacrificateurs et les Lévites avaient envoyé une délégation pour lui demander qui il était (Jn1, 19). Ayant dit qu’il n’était pas le Christ, ils lui demandaient s’il était Elie. C’est alors que Jean-Baptiste a rendu témoignage : « Je ne le connaissais pas, mais celui qui m’a envoyé baptiser d’eau, celui-là m’a dit : Celui sur qui tu verras l’Esprit descendre et s’arrêter, c’est celui qui baptise du Saint Esprit. Et j’ai vu, et j’ai rendu témoignage qu’il est le Fils de Dieu (Jn1, 33-34) ».
Par cet hommage, Jésus confirme à la foule qu’elle a bel et bien écouté un prophète, que ses propos venaient de Dieu et qu’il était digne de confiance. L’ère messianique est bien là quoi qu’en contestent les pharisiens et les scribes.
En même temps, Jésus annonce une autre grandeur importante : le plus petit dans le royaume des cieux est plus grand que Jean le Baptiste. Ce Royaume, c’est lui qu’il est venu inaugurer. En expulsant les démons par l’Esprit de Dieu (Lc11, 20), en proclamant bienheureux les pauvres de cœur, les persécutés pour la justice (Mt5, 1-12) ; il annonce ce qui donne une grandeur plus élevée que celle de Jean-le Baptiste.
Par des enseignements divers, par des paraboles variées, Jésus a révélé comment on peut devenir grand et accéder au royaume de son Père. Entre autre, il a révélé que celui qui croira en lui aura la vie éternelle (Jn6, 47) et que celui qui veut être grand doit être le serviteur de tous (Lc22, 24-27). Cependant, cela ne va pas de soi car des forces du mal ont tout fait pour faire échec au projet de Dieu. La volonté de régner sans partage et à tout prix, a poussé le roi Hérode à tuer tous les nouveaux nés de Bethleem, afin que le nouveau roi que les mages étaient venus adorer périsse (Mt2, 16). Tant de fois, on a cherché à faire périr Jésus (Lc13, 32-33 ; Jn11, 16, etc.), mais tant que son heure n’était pas encore venue, il a continué son œuvre et même quand ses détracteurs ont mis la main sur lui, c’est parce qu’il a voulu donner sa vie pour sauver le monde (Jn10,18).
Le royaume que Jésus est venu inaugurer est encore aujourd’hui en proie aux forces du mal. Les lectures de ces dernières semaines nous ont invités à veiller et à prier, à rester vigilants pour que le jour du Seigneur ne nous surprenne pas comme un voleur. Ce combat nous demande d’être attentifs par la prière et la bienveillance envers tous et au service fraternel.
Amen.
Abbé Emile Mbazumutima
Vicaire à la paroisse Saint-Nicolas de la Hulpe