Les cloches

Chaque fois qu’on va à la messe, on est accueilli au son des cloches.
Notre église paroissiale en compte quatre.
Elles portent toutes un nom pour qu’on puisse les reconnaître :
Nicole (la plus grande), Apolline, Pierre-Axeline et Georges (la plus petite).
La plus ancienne a plus de 100 ans, et elle est le résultat de la refonte de
la plus ancienne cloche (1555) car elle était cassée.
Deux autres avaient été offertes à l’église au 19è siècle,
car une grande église avec une seule petite cloche,
ça ne « clochait » pas !
Malheureusement, pendant la guerre, elles ont été volées par l’occupant et
ont été refondues en canon. Alors, après la guerre, on en a mis deux nouvelles.
Enfin, il y a plus de quinze ans, la communauté paroissiale a offert
une petite cloche au curé (à ce moment, le curé était Michel Watteyne)
car cela faisait 25 ans qu’il était prêtre à La Hulpe.

Mais pourquoi sonne-t-on les cloches, et à quoi ça sert ?

L’usage des cloches est très ancien, car cela fait près de 1.500 ans
qu’on les utilise.
Chaque fois que l’on va à la messe, mais aussi à d’autres occasions,
les cloches de l’église sonnent « à toute volée ».
Les cloches, c’est très important :
non seulement elles sont prescrites par l’Eglise,
mais en plus elles peuvent rendre service aux gens.
En effet, elles sont des messagères :
quand on les sonne, c’est pour annoncer quelque chose.

Pour l’Eglise, les cloches ont deux fonctions : elles font entendre
la voix de Dieu et celle du peuple de Dieu.
Voix de Dieu, elles convoquent les fidèles et,
voix du peuple de Dieu, elles font monter vers Lui l’acclamation des fidèles
et célèbrent la louange à laquelle nous invitent les psaumes.
« Seigneur, accorde à ceux qui entendront résonner le son des cloches
de prêter à ta voix une oreille attentive et de célébrer
tes saints mystères d’un seul cœur ».

Les cloches sont donc liées à la vie de la communauté chrétienne :
leurs sonneries marquent les temps de la prière, rassemblent le peuple pour
les célébrations liturgiques, avertissent les fidèles des joies
et des peines de chacun, à l’occasion des baptêmes, des mariages
et des enterrements, mais aussi des événements graves qui affectent
la vie de l’Eglise et celle de la cité.
Avant, on les sonnait pour annoncer la guerre ou un incendie.

Cela veut donc dire qu’il y a beaucoup d’événements à annoncer.
Pour reconnaître ces événements à distance,
on sonne les cloches différemment, et dans des combinaisons différentes :
plus il y a de cloches, plus on sait annoncer d’événements différents,
car chaque cloche est une note de musique différente !
Chaque cloche a donc sa fonction et on ne la sonne pas n’importe comment
ni n’importe quand. Il y a plein de variétés de messages,
je vais donc vous expliquer les principaux.

Si vous entendez Nicole et Pierre-Axeline (1è et 3è cloche)
sonnant solennellement, c’est un mariage qui s’annonce.
Les mêmes en tintement régulier, lent et lugubre, c’est au défunt
que devront aller vos prières.
Si c’est Pierre-Axeline (3è) et Georges (4è) qui donnent gaiement de la voix,
c’est un nouveau chrétien que nous accueillons dans notre communauté.
Pour les événements solennels (Veille de Toussaint, Armistice…),
ce sont les voix graves de Nicole et Apolline (1è et 2è)
qui retentiront dans les airs.
En semaine, la messe n’est annoncée que par Apolline,
alors que les grand-messes du samedi, du dimanche ou des grandes fêtes
sont annoncées par le carillon au complet !
Enfin, trois fois par jour, la sonnerie de l’angélus vous rappelle
qu’il faut rendre grâce à la Vierge Marie.
Cette sonnerie est toujours sonnée à sept heures du matin, midi et
sept heures du soir. Elle est un peu spéciale car, après les coups de l’heure
(sur la grande cloche Nicole), il y a 3 x 3 coups qui s’égrènent
lentement (sur Pierre-Axeline) : à chaque coup, il faut réciter
un verset de la prière de l’angélus.
Enfin, la sonnerie se termine par une courte volée de la petite cloche Georges.

Hors célébration,  les cloches sonnent en petit carillon aux heures
et demi-heures (sauf la nuit).
Ces mélodies changent 6 fois par an (selon les saisons et le temps liturgique). 
La plupart de ces mélodies ont été composées par des élèves
de l’académie de musique de La Hulpe. 
Le carillon sonne aussi 1 minute avant le début de chaque messe,
cette mélodie a été composée par un paroissien. 
Enfin, à midi, avant l’angélus, retentit l’Ave Maria de Lourdes.

Il y a aussi la tradition des cloches de Pâques :
pendant le Gloria du Jeudi Saint et à celui du Samedi Saint,
on les fait toutes sonner mais, entre les deux, les cloches se taisent
en signe de deuil. On dit qu’elles sont « parties à Rome ».
Le Vendredi Saint, à la place des cloches, par tristesse et humilité,
on annonce les célébrations par une crécelle en bois qui fait
un son désagréable, comme si c’était le croassement d’un corbeau !

Enfin, dans des cathédrales ou de plus grandes églises, il y a parfois
jusqu’à 50 cloches ! On appelle cet ensemble un carillon.
Ça devient alors un instrument de musique et on peut jouer
des airs sur les cloches, comme si c’était un piano !
Le plus proche se trouve dans l’église Saint-Jean Baptiste de Wavre
Chez nous, à La Hulpe, avec seulement 4 cloches,
c’est très limité, mais on peut quand même jouer quelques petits airs,
comme « A la claire fontaine ».
On ne le fait jamais, seulement si on veut s’amuser un peu pendant une visite !

Alain de Maere, curé de 2000 à 2006, descendant du clocher en rappel.

Thibaut Boudart

Merci à Thibaut pour ces explications, mais voici en images et en sons les cloches de l’église en activité.
Les Cloches de l’église Saint-Nicolas Thierry Pauwels @thierrypauwels