Textes : Isaïe 35, 1-10; Ps 84 (85) ; Lc. 5, 17-26
Frères et Sœurs, c’est un pas de plus, dans l’attente de Celui qui doit venir, que nous avons réalisé en entrant dans cette deuxième semaine de l’Avent. A ce stade de notre marche, il est important de commencer à se positionner par rapport à Celui qui Vient : « qui est-il pour moi ?
A travers la guérison que Jésus opère dans cet évangile, Il répond à cette question, et ce à plusieurs personnes. En effet, c’est au milieu des pharisiens et Docteurs de la loi que Jésus opère le miracle dont nous parle Saint Luc. « Il y avait dans l’assistance des pharisiens et des docteurs de la Loi, venus de tous les villages de Galilée et de Judée, ainsi que de Jérusalem ».
Pourquoi cette présence massive des spécialistes de la question de Dieu : pharisiens, scribes et docteurs de la loi venus de partout ? Y avait-il un séminaire de renforcement des capacités comme on l’entend aujourd’hui et que Jésus serait le grand coach? Non ! Parce que la suite de l’évangile y apporte un éclairage. Les scribes et les pharisiens se mirent à penser: «Quel est cet homme qui dit des blasphèmes? Qui donc peut pardonner les péchés, sinon Dieu seul?»
Voilà clairement énoncé leur plan. Et la préoccupation pour eux était donc de savoir si Jésus était réellement le Fils de Dieu comme il le prétendait. Ils pouvaient accepter et comprendre que Jésus guérisse l’homme malade seulement physiquement et non spirituellement en pardonnant ses péchés et de tout ce qui l’éloignait de Dieu. En opérant cette double guérison, Jésus confirme aux yeux de ces spécialistes de Dieu qu’il est réellement le Fils de Dieu et donc Dieu lui-même. Eux, qui sont censés reconnaître Dieu, ne l’ont donc pas reconnu encore moins accueilli. Ils se sont enfermés dans leurs connaissances et traditions et ne se sont pas ouverts, ne se sont pas remis en question pour accueillir l’Amour de Dieu qui a pris corps dans son Fils pour rejoindre l’humanité.
Face à ce premier groupe, l’évangile nous invite nous aussi de nous remettre en question, de nous laisser bousculer, à ce stade de notre préparation, pour accueillir l’Amour de Dieu qui vient habiter au milieu de nous en reconnaissant : «Aujourd’hui nous avons vu des choses extraordinaires!». Celui qui vient nous apporte des choses extraordinaires dans notre vie.
L’évangile nous présente aussi un deuxième groupe, celui des amis qui portent le paralysé. Ils ont une foi déterminée. Rien ne peut les décourager ni la foule, ni la toiture de la maison. « Voyant leur foi, il dit: «Tes péchés te sont pardonnés». Le Christ guérit parce qu’il y a eu la foi et l’aide des autres.
Face à ce deuxième groupe, l’évangile nous apprend à nous aider mutuellement pour grandir sur le chemin de la foi ; et surtout de ne pas nous décourager sur le chemin de la maturation de notre foi. Lorsque nous persévérons, Dieu nous comble. Aujourd’hui, on rencontre parfois les parents ou les grands découragés du fait que leurs enfants ou petits-enfants ne pratiquent plus. Pouvons devenir aujourd’hui pour eux ces amis de l’évangile qui aident à rapprocher du Dieu aimant qui pardonne et guérit. Portons donc dans nos prières ceux et celles que nous aimons.
Enfin l’évangile nous présente le paralysé lui-même. Avant sa guérison, il est totalement passif. Mais une fois guéri, il devient actif : « A l’instant même, celui-ci se leva devant eux, il prit ce qui lui servait de lit et s’en alla chez lui en rendant gloire à Dieu ».
L’évangile nous invite ainsi à rendre grâce à Dieu quand il nous bénit. Car Il nous est déjà aussi arrivé dans notre vie de recevoir un bienfait de Dieu et de rester silencieux un peu gêné sans rien dire. Et pourtant c’est dans cette reconnaissance que nous pouvons devenir des messagers de sa Bonne Nouvelle auprès des autres. Telle est la mission qu’Il confie à chacun de nous.
Alors qui est-il pour moi Celui dont je prépare la venue en entrant dans cette deuxième de l’Avent ? Aujourd’hui, dans l’évangile, Il est celui qui vient nous tenir par la main pour nous lever afin de nous aider à marcher vers le vrai Bonheur. Le temps de l’Avent est un temps où nous commémorons la première venue d’un Seigneur Sauveur et nous préparons aussi l’accueil de ce Seigneur Sauveur dans notre propre cœur et dans le monde d’aujourd’hui.
Terminons en ce jour où nous fêtons Saint Ambroise par cette prière : Seigneur, tu as fait de Saint Ambroise un docteur de la foi catholique et un courageux successeur des Apôtres ; suscite en ton Église des hommes et des femmes selon ton cœur capables de conduire les autres vers Toi. Par Jésus Christ…. – Amen.