Frères et Sœurs, à entendre l’évangile de ce jour, on peut se dire qu’il y a une juste désobéissance face à la consigne que Jésus donne à ses deux aveugles : «Attention, que personne ne le sache!». Qui pourrait taire une telle bonne nouvelle. Recouvrer la vue, après autant d’années, sous la parole d’un Homme, même si on s’y soumet, ça ne passe pas inaperçu aussi bien dans sa propre famille qu’au sein de toute la société. En conséquence, on s’expose à être assailli des questions : comment, depuis quand, par qui, qu’avez-vous payé ? Autant annoncer la bonne nouvelle pour que se réjouissent avec vous ceux et celles qui souffraient de vous savoir aveugles.
Mais la foi de ces aveugles, c’est d’abord d’avoir prêté attention à ceux qui parlaient de Jésus et de ses exploits et finalement d’y avoir cru. Non seulement d’avoir cru simplement à ces paroles mais aussi d’avoir reconnu en lui le Fils de David selon la promesse de Dieu faite à son peuple. La foi de ces deux aveugles, c’est d’avoir cru au Fils de Dieu capable de les guérir comme ils répondent à sa question : « croyez-vous que je peux faire cela ? Oui, Seigneur». Croyez-vous que je peux accéder à votre demande ?
Oui, il nous arrive aussi de demander autant de choses à notre Dieu. Les deux aveugles nous donnent l’exemple de la demande faite avec foi et espérance.
De son côté, Jésus veut qu’ils approfondissent leur foi et la certitude qui les encourage à demander cette délivrance. Eux, tous les deux, savaient que celui auquel ils s’adressaient était un descendant de David : c’était une personnalitéreconnue au milieu de tous et, donc, il avait sûrement de grands pouvoirs. Jésus les laisse aller jusqu’à la maison. Il les écoute et répond alors à leur foi : touchant leurs yeux, il accède à leur demande et leur donne la guérison. Recouvrer la vue, c’est avoir l’aptitude d’entrer en contact avec Dieu, avec les autres et de s’émerveiller devant la beauté et la grandeur de son œuvre ; c’est l’aptitude à découvrir la voie qui mène au vrai bonheur que Dieu souhaite pour chacun de nous.
En cette période d’attente de celui qui vient nous ouvrir les yeux, prions : « déploie, seigneur, ta puissance, et viens : puisque dans le péril où nous mettent nos péchés, nous ne pouvons obtenir que de toi la délivrance et le salut. Par Jésus Christ…… – Amen.
François Kabundji
Curé Saint-Nicolas La Hulpe