Textes : (Apocalypse 18, 1-2. 21-23 ; 19, 1-3. 9a); Ps 99 (100) ; Lc21, 20-28
Évangile selon saint Luc 21, 20-28
Jésus parlait à ses disciples de sa venue : « Lorsque vous verrez Jérusalem encerclée par des armées, sachez alors que sa dévastation est toute proche.
Alors, ceux qui seront en Judée, qu’ils s’enfuient dans la montagne ; ceux qui seront à l’intérieur de la ville, qu’ils s’en éloignent ; ceux qui seront à la campagne, qu’ils ne rentrent pas en ville, car ce seront des jours où Dieu fera justice pour accomplir toute l’Écriture.
Malheureuses les femmes qui seront enceintes et celles qui allaiteront en ces jours-là, car il y aura une grande misère dans le pays, une grande colère contre ce peuple.
Ils tomberont sous le tranchant de l’épée, ils seront emmenés en captivité chez toutes les nations païennes ; Jérusalem sera piétinée par les païens, jusqu’à ce que le temps des païens soit achevé.
Il y aura des signes dans le soleil, la lune et les étoiles. Sur terre, les nations seront affolées par le fracas de la mer et de la tempête.
Les hommes mourront de peur dans la crainte des malheurs arrivant sur le monde, car les puissances des cieux seront ébranlées. Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire. Quand ces événements commenceront, redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche. »
Frères et Sœurs,
Voilà un évangile que personne de nous ne préfère entendre à première vue car tous nous souhaitons la paix soit pour nous-mêmes, soit pour ceux et celles que nous aimons ou encore pour les autres, bref pour notre humanité. L’évangile annonce la guerre, la dévastation avec comme corolaires les déplacements des peuples, la séparation des familles. Cette page d’évangile est aussi difficile à entendre particulièrement pour nous en cette période de pandémie où nos propres sécurités tanguent ; les mesures sanitaires nous isolent des autres. Ceux et celles d’entre nous qui ont connu la guerre nous disent parfois : « nous avons connu la guerre et encore rien de pareil ». On pourrait alors se laisser aller à la peur, à l’angoisse.
Le Christ aurait-il voulu nous faire peur ? Non ! Telle n’a jamais été sa mission auprès de notre humanité, auprès de chacun de nous. Il nous invite à penser à l’origine du mal, des guerres et des violences dans notre monde. Ils peuvent avoir comme source le cœur de l’homme. Et par ailleurs, Jésus nous invite à la vigilance parce qu’Il veut nous montrer que personne n’est à l’ abri d’une catastrophe humaine ou naturelle, que personne n’a le dernier mot sur son avenir ni aujourd’hui ni demain. Et il nous appelle donc à méditer sur notre propre vie face à ces évènements, sur ce que nous faisons de notre vie.
Quelle est la finalité de ma vie ? Suis-je en train de courir simplement derrière la réussite en ce monde ou suis-je aussi entrain de penser à mon salut, et donc ma vie éternelle auprès de Dieu ?
D’où le message de Jésus, en cette circonstance, est une invitation à une profonde conversion, à un changement de comportement. Bref une invitation à laisser traverser notre vie par un fil conducteur éclairé par sa parole et par l’amour du prochain.
Et la Bonne Nouvelle dans cet évangile, c’est à travers cette annonce: Alors, on verra le Fils de l’homme venir dans la nuée, avec grande puissance et grande gloire ». C’est alors que le Seigneur nous recommande deux attitudes à adopter en ce moment de doute et de perturbation ; à savoir redressez-vous et relevez la tête, car votre rédemption approche ».
D’où pour nous la question de savoir que veut-dire nous dire par nous redresser et relever notre tête.
Se redresser, c’est se tenir debout devant Dieu, c’est l’attitude du croyant qui veut vivre sa foi jusqu’au bout.
Relever la tête, c’est tournez notre regard vers Dieu et non pas baisser les yeux sur notre monde. C’est tourner notre regard et nos mains vers ceux et celles qui attendent notre soutien pour se relever aussi. Relevez la tête, c’est entrer dans une prière d’intercession et de confiance. Intercession pour notre vie, pour celle de nos proches, mais aussi pour tous ceux qui aiment moins afin qu’ils puissent eux aussi rencontrer l’amour de Dieu. Entrer ainsi dans la confiance et dans l’espérance de Dieu entraine la chute de toutes les peurs, de toutes les angoisses qui nous tenaient prisonniers. C’est là une première libération, c’est le chemin vers la rédemption, le salut que nous offre le Christ dès ici-bas, et que nous recevrons pleinement au jour de notre mort.
Terminons par cette prière du jour. « Dieu qui as envoyé ton Fils pour nous sauver et pour faire de nous tes enfants d’adoption, regarde avec bonté ceux que tu aimes comme un père ; puisque nous croyons au Christ, accorde-nous la vraie liberté et la vie éternelle. Par Jésus Christ …..Amen !
François Kabundji
Curé Saint-Nicolas à La Hulpe