Homélie, fête de la Trinité

Pour essayer de comprendre ce mystère de la Trinité, je vais partir de faits concrets que vous avez peut-être déjà observés. Il m’est arrivé, en regardant à travers une fenêtre à moitié ouverte, de la lumière pénétrait dans une salle de réunion contre le mur, il y avait un reflet qui se dessinait contre le mur. On aurait dit une toile de lumière. Au fur et à mesure que le temps passait, cette toile changeait de forme et donnait à voir des toiles magnifiques dessinées par la lumière. C’était la même lumière qui se donnait à voir de tant de manières. S’il n’y avait eu que trois toiles différentes, on aurait dit trois lumières en une lumière. 

Un autre exemple est celui des enfants en qui on reconnait des traits du papa, de maman et en même temps, une personne singulière qui a son existence particulière. En chacun de nous, il y a en quelque sorte un peu de cela. Nous sommes nous, mais il y a en nous notre papa et notre maman.

Entre les trois personnes divines existe l’amour qui jaillit sur le monde. Nous sommes l’œuvre d’amour de Dieu. Nous sommes appelés à entrer en communion avec Dieu, mais il nous laisse toute la liberté de l’aimer ou pas, il ne cherche pas à nous contraindre de l’aimer. Ce qui arrive alors, c’est que parfois nous sommes infidèles, nous ne répondons pas à son amour par l’amour ; nous faisons parfois ce qu’il déteste et nous empruntons des chemins qui peuvent nous conduire vers la mort. 

Comme son amour est tellement grand, il ne répond pas à nos infidélités par l’abandon, il est plein de miséricorde, il est plein de grâce, il pardonne. Malgré les ruptures d’alliance, Dieu ne cesse pas de pardonner. Son amour pour le monde est tel qu’il a envoyé son Fils unique pour dire au monde son amour, pour montrer encore le chemin vers la vie. Jésus, l’envoyé du Père, est venu nous révéler qui est Dieu.

 Dieu s’était déjà manifesté à Moïse dans l’Ancien Testament en lui disant qui il est : « Yahvé, Le Seigneur, Dieu tendre et miséricordieux, lent à la colère, plein d’amour et de fidélité ».

Pour sauver l’humanité, Dieu a épousé la condition humaine en devenant homme. Il s’est incarné, il est devenu un petit enfant qui est né dans une famille humaine. Et cet enfant, comme nous dit la bible a été conçu du Saint-Esprit. Cet Esprit est présent à plusieurs moments : au moment de la création, l’Esprit de Dieu planait sur les eaux. Quand Jésus est invité à la synagogue pour lire un passage de l’Ecriture et qu’il dit : « L’Esprit de Dieu est sur moi… », au moment du baptême de Jésus, quand il va rester 40 jours au désert, il est poussé par l’Esprit Saint, quand il retourne au Père, il promet l’envoie de l’Esprit Saint sur les apôtres.

La Trinité, c’est la fête de l’amour de Dieu qui invite l’humanité à l’amour. Saint Paul nous souhaite quelque chose de magnifique, formule qui commence souvent notre liturgie eucharistique : « Que la grâce du Seigneur Jésus-Christ, l’amour de Dieu et la communion de l’Esprit-Saint soit toujours avec vous tous ». Qu’est-ce qu’on peut souhaiter de plus beau ? Ce souhait de Paul peut devenir une réalité à condition de chercher la perfection, d’essayer d’établir la paix entre nous.

Si nous croyons aux Paroles que le Fils de Dieu est venu nous révéler, nous ne périrons pas, nous sommes sur la voie de la vie éternelle. Si nous sommes parfois infidèles, mais que nous nous ressaisissons, sa grâce nous est toujours offerte. 

Que cet amour trinitaire nous pousse à aimer celui qui nous a donné la vie par amour et que nous puissions, à notre tour manifester cet amour qui atteste que nous sommes vraiment ses enfants et que nous connaissons Dieu.

Amen 

Abbé Emile Mbazumutima
Vicaire à la paroisse saint Nicolas de la Hulpe