Textes : Ac22,30 ; 23, 6-11 ; Ps15 (16) ; Jn17, 20-26
Dans les dernières volontés de Jésus, deux maîtres-mots : L’amour et l’unité
La prière de Jésus intervient après de longues confidences qu’il avait données à ses disciples. Il leur avait demandé de s’aimer les uns les autres à la manière de l’amour qui unit le Père et le Fils, il leur avait promis la venue de l’Esprit-Saint qui viendra leur donner une force nouvelle et qui leur rappellera tout ce que Jésus leur avait enseigné.
Maintenant, Jésus se tourne vers son Père. Il fait une demande ultime : nous dirions, les dernières volontés d’un père qui sent que ses derniers jours approchent. Pour Jésus, il y avait trois ans qu’il avait commencé sa mission et voilà qu’il pressent que bientôt il ne va pas pouvoir la continuer parce que Satan est entré dans le cœur de certains.
A travers cette prière, Jésus a une vue très large. Il ne prie pas seulement pour ceux qui sont avec lui, il prie pour tous les hommes qui croiront en lui. Il a prié pour nous à ce moment-là, il a prié pour chacun et chacune d’entre nous.
Comme il avait recommandé à ses disciples de s’aimer les uns les autres, il prie son Père de les garder dans l’unité. Il avait entrevu que les plus grands drames seraient le manque d’amour et les divisions.
Quand Jésus donne le nouveau commandement d’amour mutuel, ce qui est nouveau, ce n’est pas de s’aimer, mais de s’aimer du même amour qui existe entre le Père et le Fils. Aussi, l’unité qu’il demande à son Père pour le monde, c’est l’unité comme celui qui existe entre eux.
Nous faisons parfois des semblants d’unités, des lois pour une coexistence pacifique, mais qui ne sont que des évitements pour que nous ne soyons pas tous perdants. Là il n’y a pas de vraie unité, mais des calculs sans amour véritable.
Le modèle que Jésus propose aux chrétiens, c’est celui de la trinité : à plusieurs, ne faire qu’un. L’unité que nous souhaitons peut-être, c’est que les autres pensent comme nous, adoptent nos manières de faire. Nous avons envie de gommer les différences qui sont pourtant une richesse. L’Eglise a elle-même, pendant longtemps voulu garder une unité fondée entre autres sur l’usage d’une langue unique : le latin. Il a fallu le concile Vatican II pour se rendre compte que le latin n’était pas le lien d’unité adéquat. On s’est rendu compte que l’unité peut rester même quand chaque peuple utilise sa propre langue.
Prions pour que les efforts de rapprochement œcuméniques soient animés par un vrai souci d’unité afin que tous nous arrivions un jour à l’unité que le christ a demandé au Père pour nous.
Amen.
Abbé Emile Mbazumutima
Vicaire à la paroisse saint Nicolas de la Hulpe