Méditation pour ce mardi 19 mai 2020

Textes : Ac16, 22-34 ; Ps137 ; Jn16, 5-11

Peu avant sa passion – parce que le moment était venu (voir v.4) – Jésus prend le temps d’expliquer à ses disciples la suite des événements. Tout d’abord, quand il leur annonce qu’il va partir, il voit une grande tristesse sur leurs visages. Cependant personne n’ose lui demander où il va. Il leur dit tout haut la question qu’ils n’osent pas lui poser : « Aucun de vous ne me demande : Où vas-tu ? ». Est-ce qu’ils croyaient vraiment à ce que Jésus leur disait ? Peut-être pas. Nous pouvons le penser parce qu’il insiste en leur disant qu’il leur dit la vérité. Pensaient-ils que c’était une perte de ne plus être avec Jésus de manière physique, qu’ils allaient perdre son affection ? Nous pouvons y penser aussi parce qu’il leur dit que c’est dans leur intérêt.

Mais, il leur assure qu’il ne les laissera pas seuls. Il leur enverra l’Esprit-Saint qui les guidera vers la vérité tout entière, qui exprimera ce qu’il aura entendu et qui leur communiquera ce qui vient du de lui.

L’attitude des disciples peut se comprendre parce que la nouveauté peut être inquiétante, surtout quand on ne connaît pas les tenants et les aboutissant du nouveau. Le départ de quelqu’un qu’on aime est rarement accepté. Quand c’est quelqu’un qui était rassurant dans beaucoup de choses : financièrement, capable d’arranger des situations difficiles voire même parfois désespérées ; quelqu’un dont le prestige rejailli sur les siens. Le départ s’annonce alors comme un désastre. Ce qui était terrible dans le départ de Jésus, c’est que les espoirs que les disciples avaient placés en lui étaient immenses. Dans ces attentes, il y avait pas mal de fausses. On espérait qu’il allait libérer politiquement Israël. Les apôtres Jacques et Jean avaient même demandé les meilleures places dans le royaume à venir et les autres disciples avaient été mécontents parce qu’ils souhaitaient eux aussi avoir ces places.

Même si nous prions le Notre Père et que nous prononçons les mots : « Que ta volonté soit faite », nous avons du mal à laisser la volonté de Dieu se faire. Nous aimerions tellement que les choses se déroulent comme nous le souhaitons.

Est-ce que les apôtres ont compris sur le moment ? Il ne semble pas. Que pouvait faire Jésus pour qu’ils comprennent ? Donner le temps au temps. C’est pour cela qu’il leur dit : « Mais voici pourquoi je vous ai dit tout cela : quand cette heure sera venue, vous vous souviendrez que je vous l’avais dit ». Plus tard, les apôtres ont compris, le temps a fait son œuvre. Nous voyons entre autres(première lecture) Paul et Silas qui sont dépouillés de leurs vêtements, bastonnés et jetés en prison. Vers le milieu de la nuit, ils prient, chantent les louanges de Dieu et les autres détenus les écoutent. Drôles de prisonniers, pouvaient se dire les autres prisonniers. Comment peuvent-ils chanter au lieu de pleurer. Quand un gardien de prison veut se donner la mort croyant que Paul et Silas – les prisonniers de haute sécurité – se sont enfuis, c’est Paul qui lui empêche de se suicider. Drôle de prisonnier ! N’était-ce pas l’occasion de s’enfuir après que le gardien serait mort ?

Tout ceci témoigne que l’Esprit-Saint annoncé par Jésus était à l’œuvre. On se souvient de la parole que Jésus avait dite à ses disciples : « Quand on vous livrera, ne vous inquiétez ni de la manière dont vous parlerez ni de ce que vous direz: ce que vous aurez à dire vous sera donné à l’heure même; car ce n’est pas vous qui parlerez, c’est l’Esprit de votre Père qui parlera en vous.… (Mt10, 19-20) ». Le chrétien doit se rappeler que croire en Jésus ce n’est pas être épargné de toute souffrance. Si Jésus a été incompris, persécuté, le chrétien doit aussi s’y attendre. Cependant, s’il reste ferme, il connait la joie et reçois la force de supporter patiemment.

L’Esprit-Saint est à l’œuvre, il nous soutient, nous n’avons pas à nous inquiéter. Il faut seulement être patient. Au moment nécessaire, il intervient. Ne soyons pas impatients et inquiets. En ce moment où nous ne pouvons plus célébrer à cause du covid-19, quel est notre état d’esprit ?
Demandons au Seigneur la grâce de la paix et de la patience. Amen.

Abbé Emile Mbazumutima
Vicaire à la paroisse Saint Nicolas de la Hulpe

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