Méditation du samedi 9 mai 2020

Homélie, 5e dimanche de Pâques
Dimanche A, 10-05-2020

Lectures : Ac6, 1-7 ; Ps 32 ; 1 Pi 2, 4-9 ; Jn14, 1-12

« Avant de passer de ce monde à son Père. » Ce moment était un moment extrêmement grave. C’est un entretien testamentaire. Comme les derniers moments d’un père ou d’une mère qui se sent à toute extrémité. Il réunit ses enfants et leur dit ses dernières volontés, les dispositions à prendre pour l’avenir. C’était le jeudi saint à la fin du dernier repas qu’il venait de manger avec eux après leur avoir lavé les pieds.

Jésus leur avait annoncé qu’il sera trahi, Judas venait de sortir pour servir de guide à ceux qui allaient l’arrêter pour le juger, le condamner et le crucifier.

« Je ne suis plus avec vous que pour peu de temps. Là où je m’en vais, vous ne pouvez y aller maintenant ». Dans sa grande bonne volonté, Pierre affirme que lui il va le suivre, même si c’est pour mourir. Jésus ne lui cache pas que l’épreuve va être terrible et qu’il va le renier 3 fois.En nous replaçant dans le contexte, nous pouvons deviner l’extrême gravité de ce moment. Jésus luimême a perçu le malaise et l’anxiété de ses disciples et c’est pourquoi il leur dit : « Ne soyez pas bouleversés ». Alors que c’est lui qui pouvait être abattu, voilà qu’il remonte le moral de ses amis.Ce qui est très intéressant pour le chrétien de toute époque et pour nous autres aujourd’hui, ce sont les raisons qu’il va donner de ne pas être bouleversés.

« Vous croyez en Dieu, croyez aussi en moi ». Ça veut dire que (surtout) dans les moments où lescirconstances sont telles qu’on peut être ébranlé, le refuge sûr c’est d’avoir foi en Dieu. Quand on tombe dans le chômage, quand on voit comment la nature se dégrade sous l’effet de la pollution, quand on est atteint d’une maladie grave, quand on se sent diminué par l’âge, quand on est attaquépar le covid-19 ; que faire ? La réponse de Jésus, c’est celle-là qu’il donne à ses disciples : « vous croyez en Dieu, croyez aussi en Moi ».

Quand la vie est à toute extrémité et que la mort approche, pour certains c’est la fin de tout et c’est fini. Il faut bruler le corps et répandre les cendres dans la nature, retourner dans le néant. Pour les chrétiens (pour ceux qui croient en Jésus), après cette vie, il y a autre vie. Il est allé préparer une place pour tous ceux qui auront eu foi en lui. Il annonce même comment pour y arriver : Je suis le chemin ». Thomas, qui ressemble à certains d’entre nous, veut une démonstration claire et nette : « nous ne savons-même pas où tu vas, comment connaître le chemin ? ».

Par où est-ce qu’on passe pour aller vers Dieu ? Y a-t-il un tunnel dans les cimetières par où les mortsrejoignent le ciel ? Jésus lui répond par une parole encore plus difficile à comprendre : « Je suis le Chemin, la Vérité et la Vie, personne ne va vers le Père sans passer par moi ».

Dans l’évangile de dimanche dernier, Jésus avait utilisé une autre image : celle de la Porte. Il disait que si quelqu’un entre par lui, il sera sauvé, il pourra aller et venir et qu’il trouvera un bon pâturage. Dans l’évangile d’aujourd’hui, il est radical : « personne ne va vers le Père sans passer par moi ».Il est le Chemin, il est la Porte qui ouvre sur le Père. Si on veut aller vers Dieu, il faut s’inspirer de l’enseignement de Jésus dans la manière de vivre, c’est ce chemin-là qui conduit à coup sûr vers la vie éternelle.

Le disciple Philippe, un peu comme Thomas demande de voir le Père et pour lui c’est suffisant. Et Jésus de lui dire : « Celui qui m’a vu a vu le Père………. Je suis dans le Père et le Père est en moi ». Autant il parle parfois du Père comme quelqu’un d’extérieur, autant maintenant il s’adresse à Philippe comme étant quelqu’un qui ne fait qu’un avec lui. Plus loin, quand il parle à ses disciples de l’envoie du Saint Esprit, il leur dit que l’Esprit Saint demeure auprès d’eux et qu’il est en eux. Après la résurrection, les apôtres vont également avoir une connaissance plus grande : « Vous me verrez vivant et vous vivrez aussi. En ce jour-là, vous connaîtrez que je suis en mon Père et que vous êtes en moi et moi en vous ». La condition pour être habité par Jésus, c’est d’observer ses commandements. La preuve qui peut nous montrer que nous sommes les disciples du Christ, c’est l’amour que nous pouvons avoir les uns pour les autres.

Cet amour dont Jésus parle, c’est l’amour qui ne fait pas de différence entre les hommes. Dès qu’on commence à aimer de manière sélective, c’est qu’il y a quelque chose qui n’est pas parfait. Par exemple, dans la première communauté chrétienne, on a remarqué que pour les secours qui étaient donnés aux pauvres, les veuves de langue hébraïque étaient plus avantagées que celles de langue grecque. C’est la langue qui été le motif de division (N.B : aujourd’hui encore la langue entretien bien des divisions). Les apôtres ont dû trouver une solution appropriée : instituer des diacres qui se chargent de ce service pour plus d’équité.

L’amour de Dieu, nous l’avons en nous, mais il doit être sans cesse purifié. Nous devons faire attention et voir si nous sommes encore dans le bon chemin. La mesure de l’amour, c’est l’amour de Jésus : « Aimez-vous les uns les autres comme je vous ai aimé ». Arriver à aimer comme Jésus, c’est d’abord mettre sa foi en lui. Alors il nous assure que nous pourrons faire la même chose que lui et même plus. « Celui qui croit en moi fera aussi les œuvres que je fais, et il en fera de plus grandes ».Que cette Bonne Nouvelle nous amène à nous rendre compte que le seul chemin vers le Père c’est Jésus, que le seul chemin pour avoir la vie, c’est par lui et que la clé c’est croire et aimer comme il nous a aimé. Cela se manifestera entre autres par l’unité par l’équité. Amen.

Abbé Emile Mbazumutima

Vicaire à la paroisse saint Nicolas de la Hulpe

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