Textes : Ti1, 1-3. 6-12 ; Ps122(123) ; Mc12, 18, 27
Dans notre méditation d’hier, nous avons vu Jésus aux prises avec des pharisiens et des hérodiens qui tentaient de le piéger pour le compromettre au niveau politique. Aujourd’hui, c’est le tour d’un autre groupe : les saducéens qui veulent écouter Jésus sur la question de la résurrection.
N’ayant pas les mêmes croyances et chaque croupe faisant tout pour attirer les fidèles dans leurs doctrines, ils voient en Jésus un concurrent qui risque de leur prendre leur audience. C’est pour cette raison qu’ils tentent de le coincer pour qu’il soit arrêté comme un agitateur ou qu’il soit discrédité et que les gens ne l’écoutent plus.
Très attachés à la Torah, les saducéens amènent à Jésus un cas d’espèce qu’ils croient absurde si on affirme qu’il y a la résurrection. Une femme qui a eu sept frères comme maris et qui est morte sans avoir d’enfant, de qui sera-t-elle l’épouse à la résurrection ?
On comprend que pour eux, la vie après la mort, si par hasard elle possible, devait apparaître sur le mode de la vie sur terre : ceux qui sont morts jeunes continuant à être jeunes, les vieux de même, les mariés avec leurs épouses et vice versa.
Leurs vues, dit Jésus est complètement erronée. On ne ressuscite pas de la même manière qu’on est mort. Il n’y aura plus besoin de se marier, on sera comme des anges. Moise lui-même qu’ils prennent pour autorité incontestable a entendu de Dieu qu’il est le Dieu d’Abraham, d’Isaac et de Jacob et qu’il est le Dieu des vivants et non des morts.
La question de la résurrection est aussi une grande question pour tout homme, pour tout chrétien, pour moi. Qu’est-ce que je projette après ma mort ? Comment est-ce que je me prépare à passer le cap quand le jour viendra de passer de l’autre côté ? Est-ce que je me représente ce que je serai après ? Ne devrais-je pas faire confiance à celui qui a dit qu’il allait nous préparer une place ?
Le plus important, me semble-t-il, c’est le sens que je donne à ma vie, ce que j’essaie d’en faire tout au long de mes années. Faut-il travailler dur pour assurer ma vie et faire mon salut ? Si c’est en cela que je crois, les risques de déceptions sont nombreux. Vais-je me réincarner et connaître plusieurs vies jusqu’à ma perfection ?
Pour nous les chrétiens, nous n’avons pas d’autre modèle que Jésus. Celui écoute sa parole et met sa foi en lui ne sera pas déçu. Il est l’envoyé de Dieu qui est venu montrer le chemin à suivre. Cette voie n’est pas toujours une voie facile, des difficultés ne manquent pas. C’est pour cela que saint Paul encourage son disciple Timothée de prendre sa part de souffrances dans l’annonce de l’Evangile sans avoir peur ni honte.
Nous savons que nous mourrons, mais nous attendons notre résurrection et la vie du monde à venir. Amen.
Abbé Emile Mbazumutima
Vicaire à la paroisse saint Nicolas de la Hulpe