Textes de la célébration : Ac 20, 17-27 ; Ps 67, 10-11, 20-21 ; Jn 17, 1-11a.
C’est le même évangile que dimanche dernier, il s’agit des premiers verset de la grande prière sacerdotale de Jésus. St Jean, nous livre là, le cœur de ce qu’il a perçu de la relation entre Jésus et Son Père. Texte qui n’est certes pas évident, mais qui est d’une richesse inouïe. Alors plutôt que de tenter d’essayer de tout développer, je vais reprendre juste un petit bout de verset qui me touche aujourd’hui.
« Tout ce qui est à moi est à toi, et ce qui est à toi est à moi… » révèle une relation tout à fait fondée sur une confiance totale. Tout, absolument tout, ce que Jésus possède est aussi à Son Père, et réciproquement. Mais Jésus commence par s’engager Lui-même, et donner tout ce qu’Il a et ce qu’Il est. Il ne garde rien pour Lui. Il a le bonheur de tout remettre entre les mains de l’être aimé. Et pour Jésus, l’être aimé n’est pas seulement Son Père, mais toute personne rencontrée sur Son Chemin. « Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ses amis. » (Jn 15,13) Jésus l’a dit et répéter, mais Il l’a vécu très concrètement au milieu de ce monde avec celles et ceux qu’Il a rencontré et aimé. Il a donné Son temps, Son énergie, Son attention, Sa douceur, Sa paix, Son écoute, Sa Parole, Son corps, Sa filiation, Sa soif d’aimer et d’être aimé… Sa Vie ! Son Père a un tel accueil que Jésus est prêt à recevoir tout autant de Son Père.
Tout cela peut sembler très abstrait, mais si je m’attarde un peu en contemplant ces mots et la vie de Jésus, alors je peux me laisser entrainer dans Son élan de Don.
« Tout ce qui est à moi est à toi… » Tout ? Je suis prêt à donner du temps, du talent et du cœur ( = engagement des chefs scouts), tout donner ? Pas si facile… Et pourtant, OUI, quel Bonheur je reçois en retour ? « Il y a plus de bonheur à donner qu’à recevoir » (Ac 20,35) Non pas parce que l’autre va me le rendre, mais parce qu’il(elle) sera dans la Joie !
Ainsi donner aux autres, c’est possible dans une certaine mesure. Cela dépend évidemment de qui est l’autre… Et lorsque l’autre est Dieu, le tout Autre ? Est-ce plus simple de tout donner ? Je suis prêt à donner du temps pour la prière, mes qualités, mes soucis, mes relations, … mais Lui donner mes faiblesses ? ce qui m’empêche d’être un petit dieu ? ce qui m’empêche de m’aimer et d’aimer comme je suis ? ce qui m’empêche de L’aimer comme un Père ?
Et en retour, si je ne suis pas prêt à tout donner, Lui va-t-il tout me donner ? Bien sûr, Il a tout donné en Jésus pour notre bonheur, mon bonheur. Il me permet de vivre les béatitudes !
Proposition de prière :
Viens Esprit Saint… aide-nous à nous donner…
Vincent della Faille
Curé de la Paroisse Saint Nicolas